Bourges, Saint-Étienne - Portail central ou du Jugement dernier, tympan, registre 3, détail : la légende de Théophile (?)

Localisation

Ville

Département

Pays

Nom de l'édifice

Saint-Étienne

Type d'édifice

Emplacement de l'œuvre

Extérieur

Emplacement précis de l'œuvre

Façade occidentale

Localisation de l'œuvre

Portail central = Portail du Jugement dernier

Localisation précise de l'oeuvre

Tympan, registre 3, centre, sous les pieds de la statue du Christ-Juge

Coordonnées géographiques

47.082233442689905, 2.399832755558244

Description et Iconographie

Description

Les restaurations de Caudron sur cette scène n'ont pas été très importantes. Elles ont d'ailleurs en grande partie disparu, ne laissant guère en place que des armatures métalliques aujourd'hui dépourvues de leur mastic.
SOURCE : Brugger et Christe, op. cit.
Comme le Christ, la scène date du XIVe siècle.

Technique artistique

Sculpture

Cycle iconographique

Iconographie/Bibliographie

Brugger Laurence et Christe Yves, Bourges, la cathédrale, Saint-Léger-Vauban, Zodiaque, 2000 (p. 305-312)
Boinet Amédée, Les Sculptures de la cathédrale de Bourges : façade occidentale, Paris, Honoré Champion et Lille, Bourges, Bruxelles, Desclées de Brouwer, 1912
Bayard Tania, Bourges Cathedral. The West Portals, New York/Londres, Garland, 1976.

Iconographie/Description

Diverses interprétations et descriptions ont été avancées :
1) Selon Brugger et Christe : à gauche, sous le trône divin, figure un personnage en proskynèse, apparemment tonsuré, vêtu d'une tunique retenue à mi-corps par une ceinture de corde. Il est étendu derrière un amas de feuillage qui se situe sous la plante du pied droit du Christ. Devant cet amas végétal se dresse un personnage en tunique courte tourné vers la droite et s'adressant visiblement à la figure agenouillée devant lui et appuyée sur ses avant-bras. Il est coiffé de ce qui semble être une calotte, un bonnet rond qui lui couvre le haut du crâne. Sous le pied gauche du Christ, caché derrière un rameau de chêne, s'élève un animal démoniaque. Le personnage qui l'accompagne semble lui être lié, puisque sa jambe gauche repose sur la queue du monstre.
Selon l'hypothèse de Brugger et Christe, ce serait un épisode de la légende du moine Théophile, un vidame d'Adana en Cilicie (légende intégrée par la suite aux Miracles de Notre-Dame) ; celui-ci, destitué de sa charge après avoir refusé par humilité de succéder à l'archevêque défunt, fit un pacte avec le diable par l'intermédiaire d'un juif, afin de recouvrer tout ou partie de ses prérogatives perdues. À la suite d'un repentir sincère, Théophile obtint le pardon de la Vierge, qui détruisit le pacte qui le liait au diable. Serait illustrée ici la scène de la rencontre avec l'entremetteur juif, son intermédiaire auprès du diable, cette hypothèse étant basée sur l'étude des occurrences de cet épisode dans les sources littéraires des XIe-XIIIe siècles ainsi que dans les vitraux et les enluminures du début du XIIIe siècle, et s'insérant (comme d'autres éléments iconographiques) dans le contexte historique et religieux de la cathédrale. On peut aussi relever les relations étroites qu'entretient la figure de Théophile avec d'autres pénitentes célèbres, en particulier Marie l'Égyptienne – cette figure de pénitente se retrouve à Bourges dans les écoinçons de la porte du Jugement dernier (Marie l'Égyptienne faisant face à Marie-Madeleine). En conclusion, on peut interpréter cette scène comme une image de Théophile, victime du prosélytisme juif, « converti » par un juif et mis en contact avec le diable après avoir renié la foi chrétienne et ses deux figures principales, le Christ et la Vierge. La collocation de cette scène, sous les pieds du Christ-Juge, trouverait ainsi une explication logique.
2) Selon Boinet : la scène comporte deux arbres, dans celui de droite se trouve une sorte de dragon, près de l'autre est étendu à terre un personnage vêtu d'une tunique et coiffé d'une calotte ; au milieu un autre est debout, les mains jointes, avec le même costume, et semblant s'avancer vers le premier. Le baron de Girardot y voyait la Tentation et le premier péché, l'homme à terre étant pour lui une femme. C'est impossible car les deux personnages sont habillés. De plus le dragon, qui représenterait le serpent tentateur, serait trop éloigné d'Adam et Ève. Aucune explication ne semble satisfaisante. La scène a-t-elle un rapport avec le Jugement dernier ?
3) Selon Bayard : un dragon dans un arbre et un homme, les mains jointes comme en prière, font face à une femme qui semble se relever du sol derrière un autre arbre. La scène a sans doute un sens allégorique, le dragon symbolisant le mal - d'autant plus qu'il y a deux autres dragons, les cous entrelacés, dans la moulure en dessous. Une clé pourrait être trouvée dans la description par saint Paul de la résurrection de l'humanité, où il parle du premier et du nouvel Adam et dit que le Christ « doit régner jusqu'à ce qu'Il ait mis tous ses ennemis sous ses pieds » (1 Co 15, 25).

Création de la fiche

Auteur de la fiche

Date de création

2011-06-20

Privé, données de gestion

Type de document

Objet physique : Œuvre

Origine

SC_OEU_7973

Identifiant

357973

Code œuvre dans Access

OMreg3inf

Langue

fr