Bourges, Saint-Étienne - Façade occidentale

Localisation

Ville

Département

Pays

Nom de l'édifice

Saint-Étienne

Type d'édifice

Emplacement de l'œuvre

Extérieur

Emplacement précis de l'œuvre

Façade occidentale

Coordonnées géographiques

47.082233442689905, 2.399832755558244

Description et Iconographie

Description

Façade à cinq portails.
C'est vers cette date [1225] que les historiens de l'architecture situent la reprise du chantier de la cathédrale, avec la seconde campagne qui vit l'achèvement de la nef et la construction de la façade occidentale, achevées au plus tard vers le milieu du XIIIe siècle. [...] Certains détails architecturaux indiquent que les parties hautes de la moitié occidentale de la cathédrale ne peuvent être antérieures aux années 1240. [...]
Les graves problèmes de stabilité de la façade occidentale, mal assurée sur des fondations instables, obligèrent à se lancer au début du XIVe siècle dans de lourds travaux de consolidation avec la construction du pilier butant (à son extrémité sud, où la tour donnait des signes de faiblesse), la réfection de la grande baie centrale de la façade (« grand housteau ») et de nombreuses reprises dans les deux portails méridionaux de la façade ainsi qu'au portail central. Ces travaux étaient en cours en 1314 (don du roi Philippe le Bel) et devaient être achevés pour la cérémonie de consécration de la cathédrale en 1324.
SOURCE : Sandron Dany, Bâtir une cathédrale aux XIIe et XIIIe siècles, in « Bourges », Paris/Strasbourg, La Nuée bleue/Éditions du Quotidien, coll. La grâce d'une cathédrale, 2017, p. 65-96.
L'événement majeur pour l'histoire de la façade reste l'effondrement de la tour nord en 1506, rapidement suivi de sa reconstruction ainsi que celle de deux portails, selon des modes différents. Le portail Saint-Guillaume fut entièrement renouvelé mais on put remployer, dans le portail de la Vierge, des éléments du tympan du XIIIe siècle. [...]
En 1562 la ville [de Bourges] fut assiégée par les protestants ; on admet généralement que les statues des ébrasements furent alors massacrées et que leurs vestiges quittèrent la façade.
SOURCE : Joubert Fabienne, À la cathédrale de Bourges, des statues en quête de reconnaissance, « Cahiers d'archéologie et d'histoire du Berry », n° 213, 2e trimestre 2017, p. 3-22.
La plus importante campagne de restauration des portails fut assumée entre 1840 et 1847 par le sculpteur « romantique » Théophile Caudron, qui fut chargé du portail central et des deux portails de droite respectivement dédiés à saint Étienne – où il signa avec fierté son travail – et à saint Ursin. Ses interventions donnèrent lieu à des critiques extrêmement violentes, en particulier de la part d'Adolphe Napoléon Didron. Mais le récent nettoyage des sculptures a permis de mieux apprécier la nature et la qualité de l'entreprise de Caudron, sans a priori.
SOURCE : Joubert Fabienne, Les portails occidentaux, in « Bourges », Paris/Strasbourg, La Nuée bleue/Éditions du Quotidien, coll. La grâce d'une cathédrale, 2017, p. 211-231.

Technique artistique

Architecture

Notes

Notes

Une hypothèse : le premier projet de façade de la cathédrale gothique de Bourges ne prévoyait-il que trois portails ?
Robert Branner, autrefois, envisageait brièvement d'intégrer les deux portails du XIIe siècle – donnant maintenant accès aux flancs de la cathédrale – dans un projet sans doute jamais mené à bien et remplacé par l'actuel projet à cinq portails. En complément de ces deux portails « romans », Branner supposait la réalisation d'un troisième, qu'il pensait consacré à l'évocation de saint Étienne, patron de la cathédrale.
Avec la nouvelle accessibilité des sculptures depuis leur restauration, l'étude du montage, du style (indiquant trois artistes ou ateliers) comme de l'iconographie des tympans des portails Saint-Étienne et Saint-Ursin permet de revenir à cette hypothèse. [...]
Dans cette hypothèse d'un changement de projet entre les sculptures du « maître archaïque » dans les années 1210 (en raison des liens étroits avec la façade occidentale de N.-D. de Paris – éléments datant des années 1210, en particulier le portail du Couronnement de la Vierge) et celles du « maître de Saint-Étienne » autour de 1226 (date du portail de Laon, si proche), la tentation est grande de mettre ce changement de projet en relation avec la canonisation de l'ancien archevêque Guillaume en 1218. La volonté de magnifier l'Église de Bourges par la glorification de ses grands saints aurait suggéré le choix, inédit, de déployer en façade cinq portails, dont trois hagiographiques...
Le changement de projet pourrait aussi avoir un lien avec le choix de remployer les portails du XIIe siècle sur les flancs de la cathédrale, remploi dont la date est inconnue mais supposée autour de 1225 selon Robert Branner, un peu plus tôt selon Jean-Yves Ribault.
Ainsi, un premier projet aurait donc été élaboré avant la canonisation de saint Guillaume, ne comportant que trois portails et réutilisant les deux portails du XIIe siècle en les complétant avec un portail hagiographique (un seul portail pour les deux saints Étienne et Ursin).
SOURCE : Joubert Fabienne, Le premier projet de façade de la cathédrale gothique de Bourges ne prévoyait-il que trois portails ?, in « Cathédrale de Bourges » [actes des colloques de Bourges 2009 et 2012], dir. Irène Jourd'heuil, Sylvie Marchant et Marie-Hélène Priet, Tours, Publications universitaires François-Rabelais, 2017, p. 345-361.
Voir, dans les Notes sur l'œuvre des notices du tympan du portail Saint-Étienne (350457) et de celui du portail Saint-Ursin (357725), les indices iconographiques d'un projet de portail présentant l'histoire commune d'Étienne et d'Ursin, contribuant à l'hypothèse que Fabienne Joubert expose dans « Le premier projet de façade de la cathédrale gothique de Bourges ne prévoyait-il que trois portails ? », art. cit.
Une observation de Robert Branner montre qu'à la différence d'autres cathédrales comme Amiens, le premier architecte de Bourges a voulu une façade complètement plate, ce qui l'a amené à « entailler » les contreforts des tours, de façon imprudente parce que la charge ne pouvait qu'écraser les voussures des portails : le faux aplomb des contreforts commence immédiatement au-dessus des arcatures, d'où leur inévitable écrasement. [...]
La construction du Pilier butant et autres mesures de consolidation au XIVe siècle : Les désordres étaient certainement suffisamment spectaculaires et inquiétants pour qu'on accepte de défigurer la façade initiale en la prolongeant vers le sud par un énorme arc-boutant – partie immergée de l'iceberg des travaux. On a en particulier probablement démonté les voussures du portail Saint-Ursin, au pied de la tour (les microarchitectures des dais relèvent d'une autre esthétique que celle des années 1230). De même les linteaux qui renforcent les tympans [des portails sud et du portail central...] et le « grand housteau ». [...] Il est difficile de savoir jusqu'où les travaux s'étaient étendus vers le nord, en raison de la reconstruction consécutive à l'effondrement de la tour nord en 1506 ; et l'architecte du XVIe siècle a prudemment niché les portails entre les contreforts.
SOURCE : Ponsot Patrick, Les travaux de restauration, XIIIe-XXIe siècle, in « Bourges », Paris/Strasbourg, La Nuée bleue/Éditions du Quotidien, coll. La grâce d'une cathédrale, 2017, p. 165-180.
On peut penser que c'est à cette époque [après l'effondrement de la tour nord en 1506] que furent disposées sur la tour neuve une dizaine de statues, qui y restèrent jusqu'au XXe siècle (en 1969). Mais aucune source ne permet de le savoir.
SOURCE : Joubert Fabienne, À la cathédrale de Bourges, des statues en quête de reconnaissance, « Cahiers d'archéologie et d'histoire du Berry », n° 213, 2e trimestre 2017, p. 3-22.

Création de la fiche

Auteur de la fiche

Date de création

2011-03-28

Privé, données de gestion

Type de document

Objet physique : Œuvre

Origine

SC_OEU_7911

Identifiant

357911

Code œuvre dans Access

O

Langue

fr

Date de la numérisation

2017-11-26