Les portails de Notre-Dame de Paris ont été construits durant le premier tiers du XIIIe siècle. Ils ont probablement été commencés dans la première décennie et sont mentionnés dès 1208 par Hugues, le doyen du chapitre, dans un document concernant les sommes versées à l'Hôtel-Dieu, situé « devant les portes de notre église ». Globalement, la construction s'est faite du nord vers le sud : le portail du Couronnement de la Vierge tout d'abord, puis le portail central dédié au Jugement dernier, et enfin le portail Sainte-Anne. On a toutefois relevé plusieurs écarts à ce schéma général… Et les auteurs s'accordent sur le fait qu'un changement par rapport au projet initial est intervenu au cours de la construction des portails occidentaux…

Dans le portail Sainte-Anne de la nouvelle façade [du XIIIe siècle] sont remployés un grand nombre d'éléments d'un portail du milieu du XIIe siècle et provenant de l'ancienne cathédrale de Paris… Le tympan, le linteau supérieur, les consoles soutenant le linteau inférieur ainsi que 48 voussoirs figurés proviennent de ce portail et datent de 1150 environ. Ces sculptures résultent de l'activité parallèle de plusieurs artistes (celui du tympan a été actif au portail royal de Chartres ; et deux maîtres, pour les parties gauche et droite du linteau, se partagent aussi l'exécution des figures des voussures).

SOURCE : Kasarska Iliana, Les styles de la sculpture des portails, in « Notre-Dame de Paris », dir. sc. D. Sandron, J.-P. Cartier et G. Pelletier, Strasbourg, La Nuée bleue/DNA, coll. « La grâce d'une cathédrale », 2012, p. 226-233 (ici p. 227).

Du XIXe siècle datent les ébrasements (statues avec consoles et décor du soubassement) ainsi que le trumeau.